Notre colloque 2019 - compte rendu
LE PROJET EDUCATIF DE TERRITOIRE, UN OUTIL AU SERVICE DE L’EQUITE
Le projet éducatif de territoire, un outil au service de l’équité : prenant le contre-pied de beaucoup de discours reprochant aux projets éducatifs de territoire (PEDT), ou projets éducatifs territoriaux, d’être des facteurs d’inégalités, le thème de l’atelier affirme le contraire en terme de sens. Et ce, parce que la raison première qui, en définitive, justifie l’existence de ces projets, c’est de chercher à servir des valeurs, telles celles de solidarité et de fraternité. Valeurs qui fondent l’équité, cette dernière consistant à se donner les moyens d’écouter et de répondre aux besoins de chacun.
Impliquant l’élaboration, à partir d’un état des lieux, d’un diagnostic partagé et actualisé périodiquement pour toujours répondre aux besoins, ces projets supposent de parvenir à un langage commun, à une culture commune entre toutes les parties prenantes, grâce à une acculturation progressive par et pour la démarche de projets éducatifs de territoire. Si la construction de ces projets repose sur le respect d’un certain nombre d’étapes préalables, à l’instar des pré-requis de Piaget pour les apprentissages des enfants, cela, comme pour les apprentissages, ne doit pas constituer un formalisme, si ce n’est un dogme. Il doit être possible de prendre appui sur des acquis locaux en matière de diagnostics, d’existence de projets, sans être obligé d’en faire table rase mais, évidemment, en les rectifiant quand c’est nécessaire et en les enrichissant.
Les visées des différents partenaires ne sont pas identiques mais ont à converger dans le cadre de cohérence qu’offrent les projets éducatifs de territoire en articulant ce qui se dégage du diagnostic territorial sur le plan des objectifs, y compris en matière d’amélioration de l’état du climat scolaire, avec le socle commun de connaissances, de compétences et de culture défini notamment par la loi de 2013. C’est ainsi qu’on rend ces projets réels et concrets.
De cette manière, pourront être prévenus et/ou réduits, voire supprimés, les clivages entre institutions, professionnels, bénévoles, politiques, sachant qu’il y a entre tous ces acteurs des temporalités différentes : par exemple, le temps du mandat de l’élu local. Par ailleurs, le fait d’être un contributeur financier, même « majoritaire », ce qui est très souvent le cas pour les collectivités territoriales, ne signifie pas être le décideur. De même, être une institution, en l’occurrence l’éducation nationale, ne veut pas dire devenir ipso facto, là encore, le décideur. Chaque composante a son apport sous forme matérielle et/ou budgétaire et/ou de compétences mais les projets, qui permettent un dialogue entre ceux qui les co-construisent, relèvent d’un pilotage lui aussi partagé. Pour y parvenir, l’idée directrice est celle d’un fonctionnement en réseau qui dépasse les hiérarchies.
Mais cela entraine, et pose sans doute comme préalable à la constitution d’une culture commune entre ceux qui sont engagés dans les projets, le respect de la valeur qu’est la sincérité, importante, entre autres, dans la conduite des diagnostics pour en faire les garants d’une pérennité et d’une robustesse des projets. Et, pour conforter pérennité et robustesse
de ces projets, il faut que ceux-ci fassent vivre des valeurs, comme celles mentionnées ici dès le début : la fraternité, la solidarité. Ce qui est un des moyens de créer des états de fait de large adhésion aux projets qui minorent le risque de faire dépendre leur poursuite et continuité de la bonne ou mauvaise volonté d’individualités. Et également un des moyens de créer un rapport de force contre d’aucuns, tels des élus d’extrême droite, qui voudraient imposer décisions et points de vue opposés à ces valeurs.
En outre, il convient de ne pas en rester au binôme éducation nationale -collectivités territoriales se partageant le pouvoir et de reconnaître le monde associatif non plus seulement comme prestataire de qualité mais aussi comme porteur d’un projet politique et éducatif.
Arnold pour les actes du colloque 2019 d’E et D, atelier « Le projet éducatif de territoire, un outil au service de l’équité » Rédigé le 20/03/19