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Évolution de l'enseignement supérieur

Le système éducatif a effectivement réussi à accueillir dans le second cycle l’immense majorité des élèves de collège, mais comme cela a été mis en évidence n’a pas résolu le problème des inégalités scolaires issus des inégalités sociales. 77% des élèves issus des PCS favorisées et enseignants poursuivent des études en bac général pour seulement 33% des PCS défavorisées qui se retrouvent à 46% dans les baccalauréats professionnels. Et encore a-t-il fallu attendre très longtemps avant que le bac pro ne représente plus une fin d’étude.

Aujourd’hui encore, le taux de réussite des élèves issus de bac pro est très limité en DUT et relativement faible en BTS. Paradoxe : on notera que les élèves issus de bac pro et refusés en BTS réussissent souvent beaucoup mieux en contrat de professionnalisation ou en CFA. Que faut-il en déduire ? A l’évidence, il n’est donc pas question de niveau. Les formations en alternance, depuis bien des années, pratiquent des méthodes pédagogiques indiscutablement plus efficaces, plus motivantes. Il n’en reste pas moins qu’en formation initiale comme en formation en alternance, un effort général a été entrepris sur le plan pédagogique dans la continuité des évolutions des méthodes d’enseignement du collège comme du lycée. Même si l’on peut regretter la lenteur des évolutions pédagogiques, elles ont tout de même bien eu lieu, et, en tout cas, sont indéniablement prescrites dans les textes.

Rien de tel à l’université. Quand on aborde la question de l’université, le spectre du niveau ressurgit et s’en suit la question de la sélection. Autrement dit, et pour l’essentiel, car il existe tout de même des exceptions, tout se passe comme si l’université ne pouvait accueillir avec des chances de réussite que des élèves parfaitement adaptés, sans qu’elle-même n’ait à entreprendre un travail d’accompagnement des étudiants. Il n’y a pourtant aucune fatalité puisque l’on observe que dans les filières en danger, par manque d’étudiants, l’université, soudain, ne manque pas d’imagination pour conserver ses étudiants ! En attendant, on fait porter le poids des échecs à l’université, sur la prétendue baisse du niveau d’exigence au lycée.

La question de l’évolution des pratiques pédagogiques à l’université n’est ainsi pratiquement jamais abordée. En revanche, on se plaît à discuter sur les algorithmes pour savoir si celui-ci sera plus rapide que l’autre ou laissera moins de d’étudiants sans solution, alors qu’il est clair que les places disponibles sont complètement inégales selon les filières. On feint par ailleurs de croire que l’un des problèmes serait l’accès des élèves issus de bac professionnels à l’université qui en fait ne représentent qu’un pourcentage minime pour ne pas dire négligeable.

Le problème n’est-il pas :

  • Le nombre de places global à l’université et dans les formations à bac +2, en fonction des besoins nationaux identifiés de formation.

  • La diversification des voies de l’enseignement supérieur.

  • L’évolution des méthodes d’enseignement.

  • Enfin, l’affirmation du droit à l’erreur, à l’opposé d’une vision « rentabiliste » de l’orientation ?

Il semble donc en résumé que le problème de l’orientation post-bac n’est pas de savoir quel algorithme permettra d’ajuster les vœux aux possibilités mais de changer l’ensemble de l’architecture des formations post bac.

En ce sens, la plupart des formations à bac+2 devraient être renforcées et disposer de structures adaptées pour rejoindre, en un an, les formations à BAC+3 de l’université.

L’université devrait pouvoir diversifier ces filières et, en particulier, faire, dès la première année, une place plus importante aux filières professionnalisantes, proposer des parcours progressifs, des passerelles et un accompagnement efficace des étudiants qui en ont le besoin.

José FOUQUE

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