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Les positions d'E&D pour la réforme du baccalauréat

En préalable :

  • Le baccalauréat demeure le premier diplôme de l’enseignement supérieur ;

  • La réforme du bac s’inscrit dans une réforme plus large, celle du lycée ;

  • Le lycée n’est plus divisé en trois voies, mais en un seul lycée polyvalent ;

  • Le lycée propose ainsi à tous les élèves diversité et cohérence dans la continuité de leurs parcours ;

  • La voie professionnelle ne peut être travaillée et réformée en dehors des autres ;

  • Une synergie forte entre les 4 chantiers actuels du ministère (accès à l’enseignement supérieur, bac, voie professionnelle, apprentissage) prévaut.

Propositions :

1. La notion de « bac -3/bac +3 » est visible et posée dès l’entrée au lycée et dans les premières années d’université ;

2. Le lycée et donc le bac s’inscrivent dans un continuum avec le collège et avec l’université et l’ensemble de l’enseignement supérieur ;

3. Ce n’est pas une simple allégeance du lycée au supérieur mais, pour le lycée, une prise en compte des besoins en termes de connaissances et surtout de compétences du supérieur et pour le supérieur, de prise en compte du niveau réel et des compétences acquises du plus grand nombre de bacheliers ;

4. Organisation du lycée :

  • Le lycée s’organise en modules validés par semestre et ce, dès le début de la classe de 2nde. Ces modules se déclinent en 3 niveaux : 1 ou découverte, 2 ou maitrise, 3 ou renforcement ;

  • Ces modules sont organisés en « majeurs et mineurs » ou « communs et de spécialité » ou « principaux et secondaires » ou encore « obligatoires et facultatifs » ;

  • Tous les modules n’ont pas la même quantité horaire (par exemple les modules professionnels seront plus lourds hebdomadairement) ;

  • Ces modules sont en lien dans leurs intitulés et leurs contenus avec les propositions universitaires et dépassent les seules disciplines du secondaire ;

  • En classe de 2nde, les modules « majeurs » sont privilégiés avec néanmoins la possibilité de suivre deux modules « mineurs » (un par semestre) pour choisir en toute connaissance ses modules niveau 1ère et Terminale. Le niveau 2nde reste néanmoins le plus indifférencié possible afin de permettre aux lycéens un choix de parcours large dans les deux années suivantes ;

  • Les modules sont à définir à l’intérieur de grands ensembles ou autant de parcours possibles correspondant à de larges débouchés, afin de ne pas retomber dans une nouvelle filiarisation ou spécialisation trop fine ;

  • L’accompagnement personnalisé et/ou tutorat se fait de façon plus individualisée pour accompagner le choix des parcours : diagnostics initiaux, bilan de compétences, entretiens individuels, … tout au long des trois années du lycée. Il se poursuit dans l’enseignement supérieur.

  • Les pédagogies diversifiées sont développées et encouragées afin d’accompagner au plus près les lycéens.

5. Baccalauréat :

  • A l’issue de 5 semestres en lycée (soit 2 ans et demi), un certain nombre de modules « majeurs » niveau maitrise et niveau renforcement sont validés, ainsi qu’un certain nombre de modules « mineurs » (minima posés) ;

  • En parallèle, quatre épreuves finales sont organisées, dont une en français à la fin du 4ème semestre (soit fin de 1ère) et une parmi les trois restantes en fin du 5ème semestre faisant appel à des compétences transversales et à des travaux de groupe (cf. TPE ou TIPE) ;

  • Positionnement en langues vivantes : une attention particulière pour le module langue dont l’évaluation s’appuie sur le cadre européen pour donner le niveau atteint par l’élève à l’issue du lycée (B1, B2…), répondant ainsi aux prérequis nécessaires pour une poursuite dans les formations linguistiques universitaires. De même il serait également souhaitable que cette évaluation soit consolidée par une certification type TOEIC. Cette validation positionne l’élève dans la maitrise de la langue étudiée ;

  • Pour être titulaire du baccalauréat, il faut avoir validé x modules « majeurs » niveau maitrise, y modules « majeurs » niveau renforcement, z modules « mineurs » niveau maitrise (a minima) et avoir eu 10 ou plus de moyenne aux épreuves finales ;

  • Ainsi, le bac prend à la fois la forme d’un contrôle continu et d’un contrôle final : la majorité des compétences sont attestées en contrôle continu via les modules du parcours et le reste au travers des 4 épreuves finales.

6. Parallèlement, chaque lycée se dote d’un conseil de l’évaluation et de l’orientation qui a pour objectifs de garantir la légitimité du contrôle continu. Ce conseil est composé non seulement d’enseignants, mais aussi d’élèves et de parents d’élèves ;

7. Le dernier semestre de la 3ème année en lycée permettra un affinement par des modules « complémentaires » quant à l‘entrée dans le supérieur choisi ou quant à l‘intégration dans le monde du travail.

Intérêts :

  • Plus de compensation d’une matière à l’autre, d’une discipline à l’autre, mais chacune qui doit être acquise a minima, dans l’esprit de la validation du socle commun ;

  • Chaque élève construit son parcours qui, selon ses compétences, ses aptitudes et ses goûts, son évolution aussi, prendra une coloration qui lui sera propre.

  • Ainsi l’élève pourra avoir un parcours fortement coloré sciences humaines et néanmoins avoir acquis un ou deux modules de spécialité dans une discipline professionnelle qui l’intéresse.

  • A l’inverse, un lycéen ou une lycéenne avec un parcours coloré enseignement professionnel pourra acquérir un module philosophie niveau maitrise, par exemple, si tel est son projet ou sa curiosité.

  • La hiérarchisation des voies tombera d’elle-même puisque, à proprement parler, il n’y aura plus de voies clairement définies mais des parcours choisis ;

  • Il n’y aura plus de classes et donc moins de compétition au sens strict du terme mais des groupes qui, le temps d’un semestre, se retrouveront autour d’un objectif précis à atteindre. Les emplois du temps se feront au semestre ;

  • Il n’y aura plus de redoublement au sens strict, même s’il pourra être nécessaire de repasser certains modules et de les re valider tandis que d’autres, eux seront atteints.

  • Les parcours seront plus en adéquation avec les poursuites d’études. Pour l’entrée dans le supérieur, chaque structure (université, IUT, CPGE, Ecoles supérieures privées, etc.) affichera ses priorités, attendus, ou besoins en termes de parcours possibles. Les parcours se construiront ainsi en adéquation avec les poursuites d’études.

Faisabilité :

  • L’offre de modules sera assez large sur tous les territoires d’où la nécessité y compris en « grand ruralité » de créer des réseaux de lycées. Néanmoins l’implantation de supports d’enseignement général sera nécessaire dans les anciens lycées professionnels (en philosophie en particulier) ;

  • La peur des corps disciplinaires en termes d’emploi, de reconnaissance comme en termes d’exigences peut être dépassée par la mise en place de modules qui reprendraient, pour la plupart, les grandes classifications existantes dans le secondaire en les reliant à celles de l’enseignement supérieur. Cela permettrait néanmoins de cerner davantage certains spécialités (question ouverte par exemple sur enseignement modulaire en histoire/géographie ou enseignement modulaire en histoire et enseignement modulaire en géographie ?).

Paris, le 1er décembre 2017

Françoise STURBAUT, présidente d’Education & Devenir

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